Les faits sont troublants. En apparence, la Russie a
« réagi » aux nouvelles sanctions de l’Union européenne à son
encontre en décrétant le 6 août l’interdiction d’importation de nombreux
produits agricoles et agroalimentaires (voir FLASH n°2014-31). Mais en pratique, le 7 août, les services vétérinaires russes ont agréé 89 nouveaux
établissements brésiliens, dont 58 pour la viande bovine ou porcine et 31
pour les produits laitiers. De tels agréments ne se font pas en un jour !
Des audits ont eu lieu en juillet et la mission a été préparée plus avant
encore. Incontestablement, le gagnant du match Russie contre Union européenne
est … le Brésil ! Le même qui négocie en parallèle des accords de
libre-échange UE-MERCOSUR ! Les Brésiliens seraient complices de l’embargo
russe et l’Europe lui ouvrirait grand ses portes en 2019 ? Cherchez
l’erreur …
Actualités de l'industrie et du commerce en gros des viandes de boucherie en France.
jeudi 14 août 2014
vendredi 8 août 2014
L’agroalimentaire français paye un lourd tribut dans la bataille géopolitique
La France fait partie
des 10 premiers fournisseurs commerciaux de la Russie. Le secteur
agroalimentaire représente 10% du total des exportations de la France vers la
Russie. Le marché russe représente pour notre pays un débouché important pour les
exportations de produits agroalimentaires. Selon FranceAgriMer, 121 000
tonnes de viandes et animaux (soit 243 millions d’euros), 40 000 tonnes de
produits laitiers et 90 000 tonnes de végétaux étaient exportés en 2013. Le coût de l’embargo devrait atteindre 1
milliard d’euros pour la France selon les diverses estimations. Plusieurs milliers d’emplois sont menacés
et les entrepreneurs ont la lourde responsabilité de trouver rapidement de
nouveaux débouchés. Pour l’Europe, la Russie absorbe 10% des exportations
agricoles et agroalimentaires de l'Union Européenne, pour un montant de 11,8
milliards d'euros par an, selon les chiffres Eurostat. En 2013, l'industrie
agroalimentaire américaine a exporté de son côté pour 1,5 milliard de dollars
de produits alimentaires vers la Russie. Les groupes de produits sous embargo
comprennent des produits essentiels pour l’économie des filières animales
françaises. Déjà les fédérations d’éleveurs s’alarment des conséquences sur les
prix de marchés. La nouvelle PAC prévoit des outils de gestion de crise. Il
appartient aux Etats membres et à la Commission européenne de les faire
fonctionner et par là même de montrer la solidarité européenne.
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